Le service des archives d’Armentières, ce sont deux personnes qui veillent sur un patrimoine de plus de 600 ans. Elles assurent les missions de collecte, de classement, de conservation, de communication et de mise en valeur des archives de la ville d’Armentières.
Des missions
La collecte
Le service collecte tous les documents, quels que soient leur date et leur support (parchemin, photographies, documents numériques), produits et reçus par les services municipaux d'Armentières dans le cadre de leurs missions de service public. La collecte consiste à prendre en charge les documents et à les sélectionner de façon à ce qu'ils répondent à deux finalités :
- l’accès à l’information pour l’administration et pour les citoyens. Les archives servent à justifier les droits des personnes, elles ont une valeur de preuve (lors d’un procès par exemple).
- l’histoire : les archives servent de sources pour l’histoire.
Les archives qui ne répondent pas ou plus à ces intérêts, environ 70 à 90 %, sont détruites à l’expiration d’un certain délai et sous couvert de l’autorisation des archives départementales du Nord.
Les archives collectent aussi des archives privées, issues de dons de particuliers : photographies, cartes postales, archives familiales, d’entreprises ou d’associations. Ces archives offrent un regard sur l’histoire armentiéroise différent de celui fournit par l'administration.
Le classement
Pour le papier comme pour le numérique, sans classement des documents, autant chercher une aiguille dans une botte de foin ! Alors afin de pouvoir rendre accessibles les archives, les archivistes analysent, décrivent, classent les dossiers par ordre chronologique, thématique, par producteur, et leurs attribuent un identifiant appelé cote. Le résultat du classement est un instrument de recherche. Ces outils sont mis à disposition du public qui peut alors effectuer ses recherches.
La conservation
Pour permettre aux documents de traverser les siècles, les archivistes veillent sur leurs conditions de conservation en étant vigilants à différents paramètres tels que la température, l'humidité, la lumière, les insectes, les incendies, les inondations, les vols, les manipulations humaines, etc. Autant de paramètres qui peuvent nuire aux documents. Des campagnes de reconditionnement, de restauration, de dépoussiérage et de numérisation sont régulièrement organisées afin de protéger les documents les plus fragiles. Pour les documents numériques, les archivistes assurent une veille pour convertir le documents bureautiques ou bases de données dans des formats de conservation pérennes et ainsi éviter qu'ils ne deviennent illisibles.
La communication
Toutes ces opérations sont réalisées dans l'objectif de pouvoir communiquer les documents au public. Toute personne peut ainsi consulter les archives en salle de lecture, gratuitement. Les documents numérisés sont également consultables en ligne sur le portail des archives. Toutefois, tous les documents ne sont pas immédiatement communicables. La loi du 15 juillet 2008 prévoit des restrictions de communicabilités pour protéger les informations sensibles telles que la vie privée ou les secrets industriels et commerciaux.
La mise en valeur
Pour faire connaître les archives au plus grand nombre, le service organise ou participe à différentes actions tout au long de l'année telles que l'accueil de classes, le montage d'expositions, la rédaction d'articles historiques, la réalisation de contenus audio-visuels ou l'animation d'ateliers de généalogies. Car bien qu'elles n'aient pas le même attrait esthétique qu'un tableau ou qu'un château, les archives permettent tout autant d'agir sur l'éducation, l'histoire et la citoyenneté.
Des fonds
Le fonds des archives municipales d’Armentières est constitué d’environ 1 kilomètre linéaire de documents allant de 1387 à nos jours. Le fonds est divisé en plusieurs grands ensembles :
Les archives anciennes (1387-1789)
Les archives anciennes sont constituées des documents antérieurs à la Révolution de 1789. À Armentières, le plus vieux document date de 1387. Le fonds ancien comporte principalement des chartes et des décrets fondateurs de l'administration de la ville, mais aussi les registres paroissiaux de baptêmes, mariages et sépulture (ancêtres des registres d'état civil), de la correspondance des mayeurs et échevins relative à la surveillance des habitants et des marchandises, aux guerres, ou aux relations avec les institutions religieuses. Le fonds est classé par thèmes et est identifiable par sa cote constituée d’une double lettre :
Série AA : Actes constitutifs et politiques de la commune
Série BB : Administration communale
Série CC : Impôts et comptabilité
Série DD : Propriétés communales, eaux et forêts, édifices, travaux publics, ponts et chaussées, voirie
Série EE : Affaires militaires
Série FF : Justice, police
Série GG : Culte, instruction et assistance publique (comporte notamment les registres paroissiaux de baptêmes, mariages et sépultures)
Série HH : Agriculture, industrie, commerce
Série II : Documents divers, inventaires, objets d'art
Les archives modernes (1790-1995)
Les archives modernes sont constituées des documents produits et reçus par l’administration municipale entre 1790 et 1995. C'est dans ce fonds que prennent place les registres d'état civil, les dossiers de permis de construire, les délibérations du Conseil municipal, etc. Les documents y sont classés par thèmes identifiables par une cote constituée d’une lettre simple :
Série B : Actes de l'administration départementale
Série D : Administration générale de la commune
Série E : Etat civil
Série F : Population, économie sociale, statistique
Série G : Contributions, administrations financières
Série H : Affaires militaires
Série I : Police, hygiène publique, justice
Série K : Elections et personnel
Série L : Finances de la commune
Série M : Edifices communaux, monuments et établissements publics
Série N : Biens communaux
Série O : Travaux publics, moyens de transport, régime des eaux
Série P : Cultes
Série Q : Assistance et prévoyance
Série R : Instruction publique, sciences, lettres et arts
Série T : Urbanisme
Les archives contemporaines (1996 à aujourd'hui)
En raison de l'explosion de la production de papier, les archives contemporaines ne sont plus classées par thème. Elles sont classées par numéro d'ordre, selon la chronologie de leur arrivée dans le service des archives. Elles sont identifiables par leur cote en W. Certains documents sont encore conservés par les services municipaux pour leur fonctionnement quotidien et n’ont donc pas encore été transférés aux archives.
Les archives privées
Aux cotés des archives publiques, des archives privées, souvent reçues en don, viennent enrichir les collections et l'histoire d'Armentières. Ces documents proviennent d'associations, d'entreprises ou de particuliers ayant fait don à la ville de photographies, cartes postales, correspondance ou objets. Les fonds privés sont reconnaissables par leur cote en S.
Les archives figurées
Le service des archives conserve, notamment grâce aux nombreux dons, une importante collection de documents iconographiques. Ils sont classés selon leur typologie et identifiable par leur cote en Fi :
1 Fi : les cartes et plans
2 Fi : les affiches
3 Fi : les photographies
4 Fi : les cartes postales
Les archives audio-visuelles
Le service des archives conserve une série de témoignages, interviews et reportages sur CD et DVD. Il existe également une collection de VHS dont une partie a pu être transférée sur DVD. Ces DVD sont cotés en AV.
La bibliothèque
La bibliothèque des archives est composée d'environ 700 ouvrages, revues et publications sur Armentières et sa région (architecture, industrie, vie quotidienne…). Les ouvrages sont identifiables par leur cote en Bibli.
La presse
Une collection de journaux vient compléter le fonds des archives d’Armentières. S’y trouve notamment Le Carillon d'Armentières, La Gazette d'Armentières, Le Journal d'Armentières, la Voix du Nord édition d’Armentières, etc. Les journaux sont identifiés par une cote en Per.
Les archives du centre communal d’action sociale (CCAS) et du bureau de bienfaisance
Les archives du CCAS sont indépendante des archives municipales. Elles sont constituées des registres de délibération du bureau de bienfaisance, des comptes et budgets, des dossiers nominatifs d’aide et d’assistance. Le service des archives peut, sur demande, se faire intermédiaire avec le CCAS pour la communication de ses archives.
Pour accéder au détail des fonds et aux notices, rendez-vous sur le portail de recherche.
Une histoire
Les archives d’Armentières ont subi les aléas du temps, ce qui explique certaines lacunes dans les fonds. Le choix des modes de classement a également varié selon les modes et l’évolution de la réglementation.
En dehors de quelques titres et chartes, il ne reste que peu de pièces antérieures à la seconde moitié du 16e siècle. La disparition de ces documents est due aux nombreux incendies, pillages et sièges dont la ville a eu à souffrir en 1339, 1420, 1471, 1499, 1518, 1589, 1645, 1647 et 1667.
La négligence des archivistes-greffiers a aussi contribué à la disparition d’un certain nombre de pièces. En 1712, le commissaire d’Armentières signale que le greffier Antoine-François Desruelles est incapable de remplir les fonctions qui lui étaient confiées et que sa négligence a conduit à la disparition de documents, portant un grand préjudice à la ville. Les échevins proposent alors de nommer le sieur Bayart comme greffier responsable des archives pour travailler à remettre de l’ordre dans les confusions commises par l’ancien greffier.
Un premier inventaire des titres et privilèges les plus importants conservés à l’hôtel de ville est réalisé en 1722. Au début du 19e siècle, les archives sont sous l’administration de M. Ghesquier et localisées « dans les deux armoires du salon de la mairie ». Celui-ci entreprend de coter les documents dans un inventaire dressé en novembre 1843. En 1860, un nouvel état sommaire des archives est entrepris.
En 1873, l’abbé Dehaisnes, archiviste du département, inspecte les archives d’Armentières et signale au maire que les inventaires sont incomplets et peu conformes à la réglementation. Le maire souhaite alors faire rédiger un inventaire des archives communales « digne de l’importance de la ville ». En août 1873, le travail est opéré sous la direction de l’archiviste du département M. Losfeld pour un crédit total de 2000 francs. À cette occasion, de nouvelles pièces qui ne figuraient pas dans les anciens inventaire sont découvertes. En juillet 1875, l’administration des hospices confie à la ville 300 titres remontant au 14e siècle des anciens établissements religieux et charitables d’Armentières. L’inventaire est alors modifié et achevé en 1877. Cet inventaire est toujours d’actualité aujourd’hui pour les recherches dans le fonds ancien.
Pendant la Première Guerre mondiale, le maire Henri Chas mentionne une évacuation des archives vers des lieux plus sûrs, sans en dire le lieu exact. Les fonds anciens sont ainsi préservés mais des pertes sont à subir sur les documents contemporains à la guerre, probablement stockés dans l’hôtel de ville anéanti par les bombardements en 1918.
Après la guerre, le poète et historien Gustave Lambin réalise un nouvel inventaire des archives. Les archives prennent alors place dans le nouvel hôtel de ville, reconstruit en 1934.
En 1965, la ville fait appel à l’Institut français d'organisation documentaire et administrative (IFODA) pour reclasser l’ensemble des fonds suivant le cadre de la classification décimale universelle (CDU).
En 1982, le service des archives est crée et pourvu d’un personnel dédié avec à sa tête Régis Cazier. Le service est reconnu en 1992 par la Direction des Archives de France. En 1996, le fonds moderne est clos et la série continue en W est ouverte pour les archives contemporaines. En 2004, le service est rattaché à la Direction des Affaires Culturelles et de l’Animation dans un contexte de requalification de la politique culturelle de la ville. À la fin des années 2010, les archives modernes sont reclassées selon le cadre de classement des archives communales de 1926, abandonnant ainsi la classification CDU. Depuis les archivistes se succèdent donc dans le service pour assurer la collecte, le classement, la conservation et la communication des archives de la ville. Le service et une partie des réserves sont toujours situés à leur emplacement originel à l’hôtel de ville.
Les archives en quelques chiffres
- 4 missions
collecter, classer, conserver, communiquer
- 1387
date du plus ancien document
- 1 kilomètre linéaire
de documents
- 80 000 pages
numérisées sur le portail des archives