L’aménagement paysager

Avec le vote par l’Assemblée nationale, le 23 janvier 2014, de la loi interdisant l’usage de pesticides dans les espaces verts publics à partir de 2020, la Ville a engagé depuis de nombreux mois une démarche vers le zéro phyto.
Au-delà des seuls parcs et jardins, c’est un pan entier de l’aménagement urbain qui est concerné par ce virage (bâtiments, espaces publics, cimetière…). Avec à la clé, un impact non négligeable sur l’eau et les milieux naturels, mais surtout sur la santé de nos concitoyens.

Dans le cadre de cette démarche, le cimetière qui a vocation à devenir un espace paysager de recueillement est à ce jour concerné.

La conception d’aménagement du cimetière en un espace vert permet d’intervenir sur une zone urbaine avec une nouvelle orientation à la disposition du public : un espace vert et un lieu de recueillement.

A ce jour, la phase conception a permis de transformer un espace de 800 m², prémices du projet global.
 

Les cimetières d’Armentières à travers l’histoire

Si l’on découvre la première représentation du cimetière paroissial d’Armentières sur le plan de Vaast du Plouich [1637], son existence est attestée depuis 1510 et sa création remonte certainement aux origines d’Armentières. Il se situe autour de l’église Saint-Vaast, au centre de la ville. Le fossoyeur est autorisé à y cultiver du tabac.

Il coexiste un temps avec un cimetière dit des pestiférés situé en dehors des remparts, qui accueille les victimes des épidémies, les corps des condamnés et suicidés, soit plus généralement de ceux qui sont morts hors la religion catholique. Quelques personnes sont également enterrées près de la place du marché aux toiles à proximité d’un hôpital.

Dès 1779 une étude montre que le cimetière de Saint-Vaast est insuffisant.

En 1793 les révolutionnaires décident de créer un nouveau cimetière, qu’ils établissent dans la rue des prés sur l’emplacement d’un ancien fort des remparts. Attenant à la rivière, il est simplement entouré d’un fossé. Rapidement on s’aperçoit que sa localisation est trop proche des habitations et que son accès est peu aisé. Le prêtre déclare ainsi en l’an XIII : « la rue qui conduit au cimetière actuel est étroite et si glissante qu’il est arrivé que les porteurs manquant le pied ont été obligé d’abandonner le cadavre ». Un transfert est donc décidé.

Le conseil municipal crée alors un cimetière hors de la porte d’Houplines, sur un terrain plus vaste qui devient en partie ensuite, la place Chanzy.

En 1849, le cimetière est agrandi en raison de l’épidémie de choléra et en 1852 le curé Cateaux demande « la réalisation d’une palissade pour empêcher les bestiaux d’y pénétrer et les femmes d’y sécher leur linge, ainsi que d’une haie pour séparer les terrains des protestants et de ceux qui n’ont pas de sépulture ecclésiastique ». Ces travaux sont achevés en 1854 par la réalisation sur la rue d’Ypres, d’une entrée monumentale.

En 1866, la ville d’Armentières est touchée par une nouvelle épidémie de choléra qui fait 691 victimes. Le cimetière délimité par le périmètre de la place Chanzy des rues de l’Octroi et des Quais qui se sont ouvertes, devient insuffisant. Sa situation est, de plus, dangereuse pour les habitants des maisons ouvrières qui se construisent.

Le conseil municipal décide donc de la création du cimetière actuel à la frontière belge.

Le lundi 19 avril 1869 le cimetière de la rue d'Ypres est officiellement fermé et celui dit « de la rue de la vidange » ouvert.

L’entrée et la maison du concierge sont achevées en 1871.

Proche de la ligne du front lors de la grande guerre et des batteries de canons britanniques, le cimetière est gravement touché par les obus.

L’état du cimetière en 1919

Il faut attendre 1926 pour que la restauration complète soit achevée. Le cimetière est agrandi à plusieurs reprises notamment une première fois en 1880 en raison de la croissance de la population, puis à nouveau en 1935 et 1942 (cette fois en raison des victimes de 1940).

Plusieurs personnalités reposent dans ce cimetière, notamment les maires d’Armentières ou encore Marie Lecocq, la Mademoiselle from Armentières, mais surtout les victimes civiles et militaires des différents conflits : Première et Seconde guerre, Algérie et Indochine.
 

Le premier monument aux morts

Le monument élevé à la mémoire des enfants d’Armentières morts pour la patrie. Réalisé par l’architecte lillois Meurillon grâce à une souscription publique, il fut inauguré le 12 avril 1896. En forme de trapèze sur lequel se dresse une stèle élancée, le monument en marbre de Boulogne, rappelle le sacrifice des 88 armentiérois tombés au champ d’honneur dans les guerres de 1854 à 1896 et plus particulièrement dans la guerre franco-allemande de 1870-1871.

A la fin de l’année 1926 on ré inhuma dans le terre-plein du monument, 4 civils armentiérois qui avaient été fusillés en 1914 par les troupes allemandes. Puis le 22 mars 1930, c’est le corps d’Ernest Deceuninck fusillé à Lille le 22 septembre 1915, qui fut déposé sous le mausolée.
Ce monument échappa aux destructions des deux guerres mondiales.
 

Le monument des victimes civiles de la Grande Guerre

Les victimes civiles de la grande guerre sont d’abord enterrées dans le cimetière Bonjean en raison de l’impossibilité d’atteindre le cimetière communal suite à la destruction des ponts.

En 1938 l’état décide du transfert des corps dans un ossuaire du cimetière et de l’érection d’un monument dédié aux « victimes civiles mortes pour la France et la Belgique ».
Le Génie militaire fut chargé par le Ministère de la défense, de la réalisation.
Probablement mal calculé, le monument commence dés 1942 à s’affaisser. La poutrelle en béton posée à même le sol ne pouvait supporter les 23 tonnes de la stèle.

En 1943 le monument menaçait de s’écrouler et devant l’absence de réaction de l’Etat, la Commune décide de sa réhabilitation.

En 1957 un crédit fut alloué par la ville pour la dépose et la réfection du monument.
 

Les carrés militaires

Après la Première Guerre mondiale, devant le souhait de nombreuses familles de rapatrier le corps de leur proche, le Conseil Municipal décide par délibération du 3 juin 1921 d’accorder gratuitement des concessions perpétuelles et de créer un carré militaire entretenu à ses frais. Les corps sont rapatriés de 1921 à 1928.

Un peu plus loin se trouve un autre carré destiné à recueillir les corps des résistants de la Libération de 1944 et d’une trentaine de soldats tués pendant la Seconde Guerre mondiale. Parmi eux se trouvent aussi des soldats tués en Indochine et en Algérie.
 

La belle boucle #1

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